COMMUNIQUÉ DE PRESSE D’EXTINCTION REBELLION LAUSANNE

Aujourd’hui, Extinction Rebellion souhaite mettre sous le feux des projecteurs un secteur méconnu du grand public, et dont notre pays est pourtant un des principaux responsables des écocides: le commerce des matières premières.

Pour mettre en lumière ces sociétés qui désirent continuer à piller et dévaster notre planète en toute impunité, nous avons décidé d’occuper leurs locaux. Vous nous trouverez donc aux endroits suivants:

  • Gunvor, Rue du Rhône 80, Genève
  • Vitol, Place des Bergues, Genève
  • Cargill, Chemin De-Normandie 14, Genève
  • Ifchor, Place Pépinet 1, Lausanne

Leur nom ne vous dit rien? Pas étonnant! Ce secteur agit dans la plus grande opacité et ses acteurs principaux, tels que Glencore, Mercuria, Trafigura, Bunge, Louis Dreyfus, etc, sont inconnus de la plupart d’entre nous. Ces entreprises, et plus de 500 autres du même type également établies en Suisse [2], brassent pourtant des milliards en achetant et revendant des matières premières à tours de bras. Ces grands négociants traitent plus du tiers de la demande globale de pétrole et les deux tiers de celle de métaux. Près de la moitié des échanges mondiaux de denrées agricoles - café, blé, chocolat - font égale- ment l’objet de transactions sur notre territoire.1 Selon des estimations officielles, plus de trois milliards de tonnes de matières premières seraient négociées en Suisse chaque année, pour une valeur de près de 960 milliards de francs.[1]

Une richesse pour notre économie? Avant tout un désastre absolu pour notre planète: ces matières sont obtenues par des méthodes d’extraction de plus en plus invasives comme le fracking, la recherche et l’exploitation incessante de nouveaux gisements ou encore la déforestation massive pour l’installation de cultures intensives.

Avec de sinistres conséquences pour l’environnement, le climat et les populations: destructions d’écosystèmes, pollution de l’air et des cours d’eau, paupérisation et injustices sociales à large échelle, et surtout émissions de CO2 supplémentaire à gogo. Sans parler de gros risques de corruption tout au long de la chaîne.

Ce n’est pas par le plus grand des hasards que ces sociétés se sont pas installées en Suisse. Elles l’ont fait surtout parce qu’elles bénéficient ici de régimes fiscaux particulièrement profitables, que nous devons à nos élu.es locaux, cantonaux et fédé- raux, dont évidemment vous, citoyen.nes, ne bénéficiez pas tout. Elles bénéficient également du financement de banques établies en Suisse, dont Crédit Suisse et UBS font bien entendu parties.

Impact 19 fois supérieur! L’extraction, la production et le transport de toutes les matières premières négociées en Suisse génèrent un impact environnemental total au moins 19 fois supérieur à celui de la consommation finale directe en Suisse[3]. Mais comme ces pratiques se déroulent loin de chez nous et que la plus grande partie de ces denrées ne transitent jamais physiquement sur notre territoire, elles ne sont pas prises en compte dans le bilan carbone du pays. De facto la Suisse, à travers le commerce des matières premières, occupe une place de leader mondial de l’écocide et ce avec l’encouragement des autorités politiques, qu’elles soient locales ou fédérales. Nous dénonçons notre gouvernement, qui soutient ouvertement ce com- merce de la mort, souhaitant même en «renforcer la compétitivité et la force d’innovation à long terme».[1]

Madame Sommaruga lorsqu’en tant que présidente de la Confédération au dernier sommet de Davos vous avez dit «La biodiversité est comme la tour Eiffel. Si vous enlevez une vis chaque jour, rien ne se passe, mais un jour, une vis de moins et c’est toute la tour qui s’effondre». Était-ce sans savoir que les «déboulonneurs» du climat sont là, sous nos fenêtres, et agissent en toute impunité sans que les citoyen.nes suisse n’en sache rien ? Madame, du courage, reconnaissez leurs crimes, reconnaissez que vous les autori- sez, reconnaissez l’écocide car notre pays n’est qu’une gigantesque scène de crime.

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