Début octobre, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, avait déclaré à Covering Climat Now, un groupement fédérant 250 médias internationaux : « Je voudrais voir toute la société accroître la pression sur les gouvernements pour qu’ils comprennent qu’ils doivent aller plus vite ». Nul doute donc qu’il se fut réjoui d’assister, ce vendredi, à ce qui constituait le point d’orgue du « tour suisse XR » ! Pensez : près de 300 rebelles bloquant, dès 11:30 et pendant plusieurs heures, toute circulation sur le pont Bessières pour exiger du Conseil fédéral qu’il rompe son silence à propos de l’urgence climatique… Manifestation non-autorisée mais annoncée, soigneusement préparée de longue date et dont le lieu devait être tenu secret jusqu’au dernier moment, l’action des rebelles lausannois avait de quoi marquer les esprits. « Bloqueurs » défendant tout passage et agrippés les uns aux autres en sorte qu’ils soient difficilement séparables ; apparition d’un bateau, d’une scène et même de toilettes sèches ; conférences ; débats ; concerts ; bannières et chants proclamant : « Nous sommes la nature qui se défend », « Pour le vivant, résistez ! » et autres slogans forts… Autant dire : de l’excellent travail de sensibilisation. De l’excellent travail d’encadrement aussi, déployant porte-paroles, gardiens de la paix et observateurs. Cela étant, de la part des participants, le climat ambiant se voulait résolument non-violent et festif. Une atmosphère au reste vite captée par les forces de l’ordre alignées en face aux rebelles. Aucun dérapage n’est donc à signaler. Plusieurs interpellations ont toutefois été enregistrées – « dont 2 personnes qui sont restées pour la nuit », passé d’un blocage de quasiment 8 heures. Pour ce qui est des automobilistes, le trafic avait très vite pu être détourné.