Avaient-ils, ce samedi, prévu d’occuper la place Saint-François ? La rapide mis en place d’un dispositif de police les faisait vite opter pour un « plan B » – soit le blocage de la rue Centrale. Aussitôt dit, aussitôt fait : quelque 500 rebelles se faisaient fort de reconvertir une artère volontiers fréquentée par les automobiles en « nouvelle zone piétonne ». De sorte que, six heures durant s’y succédaient percussions, danses, chants de Noël détournés, silences appuyés, discours et slogans. Vers 14 :00, la police ayant sommé les rebelles de libérer la place, des petits groupes adoptaient la posture « en tortue » : assis sur la chaussée, dos courbés, membres intriqués et enchaînés les uns aux autres par les chevilles. D’autres, par couples, s’emprisonnaient un bras dans un lourd dispositif de blocage. Il aura donc fallu du temps aux forces de l’ordre, particulièrement nombreuses et offensives, pour défaire le dispositif. Suite à quoi 90 activistes interpellés, parmi lesquels 5 mineurs, allaient être dénoncés à la justice. La grande nouveauté de cette action, la plus spectaculaire menée en Suisse romande, aura été le ralliement de quelque 60 professionnels de la santé ; « rebelles pour la santé » identifiables à leurs chasubles blanches. Si bien qu’aux pancartes et banderoles proclamant « ECOCIDE = GÉNOCIDE » ou « NOS VIES ≠ LEURS PROFITS », de nouvelles venaient s’ajouter… dont une proclamant « L’INACTION DU GOUVERNEMENT TUE ».