Pendant l’heure de pointe cet après-midi, des personnes prenant part à la rébellion contre l’extinction sont allées appeler les voyageurs et les pendulaires à rejoindre la rébellion ouverte qui débute le 3 octobre à Zurich.

Le groupe de 16 personnes est arrivé à la gare à 18h, chargé de deux échelles, d’objets en carton ronds, d’une bannière, et d’un nuage de ballons remplis d’hélium.

La moitié du groupe a commencé à déployer la bannière blanche de 9 mètres de long attachée à des ballons (biodégradables) remplis d’hélium. Sur la bannière, on pouvait lire en dialecte zurichois

CRISE CLIMATIQUE: SANS RESISTANCE, PAS DE FUTUR
SI PAS TOI, QUI? RENDEZ-VOUS A ZURICH A PARTIR DU 3 OCTOBRE
xrebellion.ch

Lorsque les rebelles ont lâché la bannière, celle-ci s’est envolée vers le plafond et invite désormais tous les passants de la gare à se rebeller pour leur vie.

Dans le même temps, l’autre moitié du groupe a utilisé les échelles pour atteindre 3 des horloges centrales qui indiquent normalement l’heure aux voyageurs. Les rebelles les ont recouvertes avec le symbole de l’extinction, un sablier dans une planète. Les horloges indiquent maintenant aux voyageurs que le temps est compté pour éviter morts et destruction à grande échelle.

“Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat prévient que le réchauffement de la planète sera bientôt totalement hors de notre contrôle, mais tout ce dont notre gouvernement est capable, ce sont des promesses vides. La science est claire : nous devons agir maintenant” - commente Björn Müller, 19 ans, de Seuzach (ZH), qui a récemment terminé un apprentissage de bûcheron, et qui a participé à l’action.

Le 22 juin, Extinction Rebellion avait adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral, lui demandant de dire la vérité sur la crise climatique et d’agir immédiatement pour décarboner la société en quelques années, sous la direction d’assemblées citoyennes. Les rebelles ont annoncé que si aucune réponse adéquate n’était donnée d’ici le 20 septembre, et puisque le temps pour agir est compté, ils n’auraient d’autre choix que de perturber la plus grande ville du pays jusqu’à ce que leurs demandes soient entendues.

Les rebelles n’ont reçu aucun accusé de réception du conseil fédéral, ce qui signifie que la rébellion aura lieu. Le 3 octobre se tiendra une cérémonie d’ouverture. Et le lundi 4, des centaines de personnes, jeunes et moins jeunes, s’assiéront ensemble pacifiquement sur les routes du centre de Zurich, et refuseront de bouger jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues. Les rebelles annoncent qu’ils sont prêts à être arrêtés, et déterminés à revenir jour après jour.

Eugen, un théologien retraité de 65 ans originaire de Winterthur, qui a lâché la bannière flottante, explique pourquoi il participe : “Le monde est en feu et nous devons agir maintenant. Le comportement du gouvernement est inacceptable, tout ce qu’il fait c’est parler, et retarder toute action réelle pour nous sortir de la crise climatique et écologique. Cela laisse peu d’options aux citoyens pour que le Conseil fédéral cesse d’ignorer l’urgence. A partir du 3 octobre, nous allons provoquer des perturbations massives dans le centre de Zurich. Je suis très heureux de l’invitation colorée d’aujourd’hui à se rebeller contre l’extinction, dans l’amour.”

Margaux Delley, 30 ans, diplômée de l’école hôtelière de Lausanne, qui travaille dans le secteur de la restauration et a participé à l’action, explique pourquoi la troisième revendication de la rébellion, appelant des assemblées citoyennes, lui donne le courage de se rebeller : “Je vais être franche, j’ai juste trop peur qu’on s’entretue parce qu’on aura bousillé toutes les ressources, et qu’on n’aura pas su mettre en place des solutions démocratiques. Mon espoir c’est que des assemblées citoyennes nous permettent d’éviter d’en arriver là.”